Futur Immédiat - 13
Dans une galaxie lointaine....
Euh, non, ça rien à voir ici ça !
FUTUR IMMEDIAT (Encore !)
Le ruisseau dont ils ont suivi le cours jusqu'à maintenant dévale une série de petites chutes et emplit un bassin large et profond. A cet endroit, il y a un pan montagneux très abrupt de chaque côté du ruisseau. Ils stationnent le chariot de Berbhassia en parallèle à l'un des pans et placent perpendiculairement sur son arrière le second. En dépliant l'auvent du chariot des géants situés sur le côté droit et en élevant un mur de terres et de pierres, ils créent une petite cour ouverte sur la rivière. La nuit est paisible et froide.
A l'aube, les cris de douleurs de Stia-Syla réveillent tout le monde. Parvenue à terme, elle peine à donner vie à son premier enfant. Terthassia, habituée à ce genre d'évènement, se précipite à son chevet et demande des linges propres ainsi que de l'eau chaude. Terthassia entraîne Ryd-Neh à la chasse pour l'empêcher de tourner en rond dans le camp tandis que les deux autres améliorent la muraille de terre. Alors que les deux chasseurs rentrent bien chargés, près de trois heures plus tard, Stia-Syla est toujours en plein travail. Ils dépècent leurs proies et se préparent à les vider quand les pleurs d'un nourrisson leur parviennent. Est-ce le signal attendu par les cieux pour lâcher la neige ? Ga-Ya pour les uns et Y-Zis pour les autres veut-elle les mettre à l'épreuve ? En moins d'une demi-heure, une tempête de neige s'abat sur les montagnes. Le vent se fait rageur, froid et mordant, la vue est obscurcie par les étoiles gelées voltigeant en tout sens. Tous s'entassent dans les roulottes et attendent que les éléments se calment. Bercé par les bruits de la Nature en furie, le nouveau-né s'endort rapidement contre le sein de sa mère. Jusqu'à la nuit, ils ne peuvent sortir mais parviennent à se restaurer grâce aux foyers des chariots.
Un hurlement dans la nuit, des cavalcades et des grognements. Au matin, les loups, accompagnés de trois géants dégénérés, se montrent agressifs. Wak-Nor est le premier à les affronter avec son arc, vite rejoint par Tervaz. Puis les voilà quatre pour combattre les féroces animaux qui semblent descendre par dizaine des flancs de la montagne. L'odeur des chevaux et des triples poneys mêlée à celle du gibier de la veille les attirent irrésistiblement. Sous le commandement des géants dégénérés, les loups les encerclent lentement. Les quatre combattants n'arrêtent pas lâcher leurs flèches; Wak-Nor fait aussi usage de sa fronde et de son lasso, Tervaz les repousse à coups de hache. Nhout se jette sur les loups pour se battre contre eux et Chewka les harcèle par des piqués dirigés vers leurs yeux et leur museau. Heureusement, la muraille de pierres et de terres érigés autour du camp ralentit les meutes agressives. Cependant, leurs flèches diminuent considérablement alors que le nombre de loups ne semble pas se réduire. L'air est empli de hurlements, de grognements, de couinements de douleurs, de jappements, de halètements douloureux et de souffles rapides. Des pierres, des flèches blessent ou tuent. Une mâchoire claque. La neige, rouge sang, fond dans le ruisseau et le colore sinistrement. L'odeur des fauves est forte et prenante. Ryd-Neh est pris de nausées, Tervaz ne sent plus son bras, Berbhassia,- à ses côtés-, vise avec méticulosité et parcimonie tout en faisant mouche à chaque coup, Wak-Nor n'a plus ni couteau ni flèche. Les loups s'entre-dévorent, s'attaquent, fuient pour lécher leurs plaies. Alors que le soleil atteint son zénith, il n'en reste plus qu'une cinquantaine. Un des dégénérés est mort d'une flèche et les deux autres semblent désemparés devant leur résistance.